Revue dirigée par Agnès de Cayeux et Marie Lechner.
textes de : Anne Zeitz, Carine Claude, Chris Marker, Dorothée Smith, Guillaume Bourgois, Hortense Gauthier, Jean-Philippe Renoult, Julie Valéro, Maëlla-Mickaëlle M., Marie Lechner, Philippe di Folco, Rocco, Sarah Taurinya, Svea Bräunert et Agnès de Cayeux.
Pas simple. Pas simple d’imaginer un titre pour ce numéro #78 dédié aux artistes, victimes, geeks et drones, pas simple de piloter à distance ces machines électroniques et bourdonnantes en quelques principes aéronautiques de portance, de poussée ou de traînée et encore moins simple d’observer le routage de ces oiseaux voyageurs aux cristaux post-GPS dotés d’une magnéto-réception naturelle. Pas simple donc de trouver un juste titre pour le lecteur d’une revue post-digital-native, lorsque Maître Google évoque à l’instant-clic 91 700 000 de résultats en 0,14 secondes sur le seul nom commun de drone. Alors donc : la planète des drones, bienvenue chez les drones, à la recherche du drone perdu, drone académie, drone attitude... tout est déjà référencé, banalisé, programmé et écrit. Nous le savons, nous n’avons rien inventé.
Remember. Je me souviens de mon oncle qui avait une 11CV mimmatriculée 7070 RL2, je me souviens que je me demandais si l’acteur américain William Bendix était le fils des machines à laver, je me souviens des Carambar et des Malabar... je me souviens aussi de mon Tatoo, de mon Atari, du premier magazine mensuel SVM Mac... Et nos drones civils de quelques kilos, dangereux, onéreux et interdits ? Eux, passeront-ils dans l’oubli ou bien les évoquerons-nous avec tendresse dans quelques décennies ? Nous n’en savons rien, mais nous avions envie de nous attacher un instant à cette bestiole machinique d’origine militaire à présent dévisagée par les artistes. Parce qu’il s’agit aujourd’hui de prendre acte.
Prendre acte. Disons que ce numéro titré finalement La conjuration des drones en est l’exercice, réflexions issues du travail d’un ensemble d’artistes présenté au sein de l’exposition Vu du ciel et de son festival se déroulant cet automne 2015 en l’espace d’art contemporain (Pau-Pyrénées) Le Bel Ordinaire et ailleurs. Tout ceci piloté par la petite entreprise accès)s( - acteur culturel encore vivant après 15 années de manifestations électroniques offertes au public. Disons alors que ce numéro #78 est une extension de gestes d’artistes, de leurs cibles et envols, une variation portée par des chercheurs, écrivains et journalistes. Tous acteurs de nos souvenirs.
Et le crash ? oui, le crash. Nous avions envie d’aborder le crash, mais il est absent frontalement de ce numéro #78. Yes, David Cronenberg nous manque et puis Robert Smithson et les autres. Nous le savons. Cela dit, la télé-hélicoptère nous a dépassées outre-mesure en cette année 2015, ce drame soudain des largués (Dropped made in TF1) adjoint à la sur-médiatisation d’un pilote névrosé en ce flux de millions d’informations stériles et dominantes nous ont submergées, lorsque les récentes élections au Kazakhstan sont passées à l’as.
Bref. La conjuration des drones, ce numéro #78 de la revue MCD existe peut-être pour ne pas oublier ces personnes disparues à distance de nos frappes dominantes. Et pour le titre, nous aurions pu choisir Loin des drones pour ne pas écrire Vietnam, nous aurions pu choisir Si c’est un enfant pour ne pas écrire le mot homme, nous aurions pu trouver des centaines de titres, mais nous nous sommes portées vers cet unique roman de John Kennedy Toole, sorte de conjuration d’un homme sans qualités.
Et enfin. Nous sommes heureuses d’avoir eu le droit de publier un texte imparfait de Chris Marker, de diffuser les images rares d’artistes très contemporains, de commander une illustration au dessinateur Rocco pour la couv et d’offrir un espace critique de papier à ceux que nous aimons lire. La conjuration des drones dessine le 78ème numéro de la revue MCD, magazine des cultures digitales et petite entreprise encore vivante après 12 années d’existence.
La drone. La machine-drone comme machine de désir, machine de mort ou machine de l’oubli. La machine-drone est un jouet, un prétexte et une arme. La machine se noie et s’élève en nos interstices, elle s’envole, calcule et tempère. Nièce de Turing et de Wiener, enfant digitale de Médée. Substitut électronique de nos désirs. La drone, oui la drone.
Agnès de Cayeux et Marie Lechner.
"Et
si je n’avais que quelques heures ou quelques lignes pour écrire ce qui
me conduit à habiter les réseaux ? devrais-je inventer ceci : je lis
Deleuze en écartant les cuisses devant my beautiful webcam. Parce que
je ne veux pas perdre de temps. Parce que c’est impossible aujourd’hui
de ne pas citer Deleuze. Parce que je préfère lire Debord et parce que
je laisse à Deleuze le soin de citer Blanchot (qui écrit quoi ?). Parce
que l’immanence me fascine, cette vague unique, ce plan illimité et
ouvert. Parce que je sais bien que je n’ai pas le droit de jouir d’une
pensée que je ne comprendrais jamais. Parce que je capture les images
de ceux que j’aime parfois ou bien de ceux qui se branlent devant ce
qu’ils pensent être l’autre consentant." AdC
Ed. l'éclose
bouquin tiré à 1000 exemplaires + 24
GLORY TIO GUILLAUME
"Aujourd’hui, dans cette île s’est produit un miracle. Ils ont érigé un
monument à la gloire de Guillaume. Par la suite, certains ont débarqué
sur cette île, comme si quelqu’un leur avait dit à l’oreille qu’il ne
s’agissait pas d’un rêve, que tout ceci était réel et que nous serions
protégés du lever au coucher du soleil par ces trois chats-Moai, ces
statuts de l’île de Chris, le regard fixé vers la mer. La seule
explication pourrait être l’absence des images pendant une période
antérieure à la première apparition de Guillaume sur cette île." AdC
Ed. Poptronics.fr
numéro 11’
octobre 2009
guillaume-en-égypte au brésil/da brasil
"Ce
réseau-là comme une préfiguration sensible de notre propre évolution.
Sept écrivains ont accepté d'écrire une histoire amoureuse, dont la
chambre est l'Internet. Cette chambre Web, déconstruite, est l'hôte de
rencontres écrites, échanges immatériels entre des amants intangibles.
In my room est une invitation à traverser cet espace singulier du
réseau, à envisager la rencontre avec l'autre en se laissant surprendre
par des pratiques nouvelles et inattendues. Agnès de Cayeux a imaginé
l'expérience de la relation à distance pour un autre visiteur : le
lecteur-auditeur. Les textes lus donnent leurs voix aux récits, et sept
femmes invitées, qui s'auto-filment, vous donnent rendez-vous.
Doucement voyeur, l'internaute se laisse mener par cette rencontre et
traverse avec lui l'expérience de l'échange distancié, amoureux,
érotique, étrange." AdC
Auteurs : Charles Bösersach,
Arnaud Cathrine, Régis Clinquart, Chloé Delaume, Alexandre Gouzou,
Caroline Hazart, Guadalupe Nettel
Ed. l'Eclose et Arte Editions
EAN13 : 9782914963091 |
|
"Il y a un monde calme et reposant. C’est ainsi que je suis entrée pour la première fois dans Second Life.
Puis a surgi l’autre, un visage sans expression, un corps qui se dirige
vers quelque chose hors écran. L’autre comme un monde possible, comme
la possibilité d’un monde effrayant. Et l’autre se met à écrire, à
parler, à employer le « je ». C’est ce monde réel que nous avons
souhaité observer, ces nouveaux contours que nous avons désiré
interroger et cette nouvelle manière d’exister que nous avons choisi de
regarder. " AdC
Ed. Les petits matins
Essai sous la direction d’Agnès de Cayeux et Cécile Guibert
Les auteurs : Xavier Antoviaque, Alain Della Negra et Kaori Kinoshita,
Annie Gentès, Grégory Kapustin, Marie Lechner, Nathalie Magnan,
Carole-Anne Rivière, Annick Rivoire, Nicolas Thély
Design Labomatic
Photographies: © Marco Cadioli
ISBN: 978-2-915-87930-8
CEST UNE SEXUALITE DE GROUPE
JEL OLARIA & SOPHIA DEBEVEC
JJBER, 202, 83, 21 (MATURE) ! ESCORTS LOUNGE - FREELANCE ON PARADISE
BEACH - Lundi 9 Avril 2007, 12H04 - 500L$ - Escort girl: Sophia Debevec
I
search Lily Drake ∞ not sure WHO she is love ∞ and you ? ∞ yeah I’m
fine, juste dancing away ∞ So you were looking for Lily for what ? ∞ :)
∞ for her imagination ∞ ahhh, well anything I can try and help with ? ∞
It’s my first time ∞ first time, with a girl ?
Ed. Poptronics.fr
numéro 4’
septembre 2007
Agnès de Cayeux et Ultralab™
|
|