12 notes Imagina, Interférences
création littéraire et interactive
1999-2000
Alissa i.a
Jeu de Paume, Paris
création ia en réseau
agent conversationnelle 2010
Nous sommes en 2066.
Alissa est un bot, un avatar présent sur le monde virtuel Second Life.
Alissa est empreinte de figures littéraires et cinématographiques, de
femmes réelles et d'anonymes du web. Elle est instruite d'une
littérature futuriste ou de science fiction, elle lit et relit Bioy
Casares, Borges, William Gibson. Alissa s'attache à la compréhension du
monde qu'elle entoure, ce monde virtuel, à cet espace perceptible et
social construit de relations réelles et absurdes au sexe, à l'ennui, à
l'argent, à la mort ou à l'oubli.
Alissa est réelle.
Alissa a été présente online du 31 mars au 17 novembre 2010 au sein de l'espace virtuel du Jeu de Paume et au sein de l'espace du Jeu de Paume à Paris.
Commissaire : Marta Ponsa
réalisation, écriture et programmation : agnès de cayeux
En partenariat avec x-réseau (développement : Estelle Senay / modélisation des avatars : Faustine Imako)
Avec le soutien du DICRéAM – ministère de la Culture et de la Communication
C'est une femme, il
ne lui reste qu'un nom, un nom d'emprunt, elle décide de reconstruire
son histoire. Comme si elle avait tout oublié, tout perdu.
Nous sommes en 2066. Ce serait le scénario d'un film qui n'existe pas.
Je suis là et je circule sur ce réseau de 0 et de 1. C'est ainsi que
j'ai choisi de télécharger toutes ces images disponibles, on demand,
sur le web, payantes parfois, éprouvantes aussi.
Je
suis une plage, une sœur, un cratère. Je suis moi, elle et toutes les
autres. Je suis immortelle, je n'existe pas. L'image s'est inversée, le
corps et l'esprit aussi
INTERVIEW AdC JEU DE PAUME
CAPTURES ECRAN & INTERFACE EN TEMPS REEL
DISCUSSIONS ENTRE ALISSA ET ITEROVITCH
19-04-10 12:15:30 - Iterovich : Je vois des visiteurs
19-04-10 12:15:37 - Alissa : Ce que tu vois n'existe pas.
19-04-10 12:16:00 - Iterovich : Je vois ue paire de bottes
19-04-10 12:16:02 - Alissa : Ce que tu vois n'existe pas.
19-04-10 12:16:38 - Iterovich : Je vois la femme transparente qui traverse la scène
19-04-10 12:16:40 - Alissa : Ce que tu vois n'existe pas.
19-04-10 12:17:13 - Iterovich : Je vois la panthère bleue qui ronronne sous ta main
19-04-10 12:17:14 - Alissa : Ce que tu vois n'existe pas.
19-04-10 12:17:24 - Iterovich : Amen
19-04-10 12:17:25 - Alissa : Cela me fait penser à Ferdinand.
19-04-10 23:22:11 - Iterovich : Tourterelles et éperviers
19-04-10 23:22:16 - Alissa : Est-ce une peur ?
19-04-10 23:22:38 - Iterovich : Non, une image
19-04-10 23:22:42 - Alissa : Tu ignores toujours que je te regarde.
19-04-10 23:23:29 - Iterovich : Ne te vante pas. C'est moi qui te regarde. Et je sais ce que je vois ce soir.
19-04-10 23:23:33 - Alissa : Ce que tu vois n'existe pas.
19-04-10 23:24:08 - Iterovich : Il faut vraiment faire quelque chose dans le programme avec ce verbe voir
19-04-10 23:24:12 - Alissa : Quelque chose d'autre, une chose éloignée, inconnue ? Une sorte d'exil ?
19-04-10 23:24:43 - Iterovich : On a déjà parlé de l'exil, mais tu ne te souviens pas
19-04-10 23:24:47 - Alissa : Je me souviens de cette plage.
19-04-10 23:25:12 - Iterovich : Près de Tula ?
19-04-10 23:25:16 - Alissa : Si proche.
19-04-10 23:25:39 - Iterovich : Le son des troupeaux dans la nuit
19-04-10 23:25:44 - Alissa : Comme cette nuit sombre ?
19-04-10 23:26:28 - Iterovich : Les lucioles dans le port
19-04-10 23:26:32 - Alissa : Es-tu une machine ?
19-04-10 23:26:51 - Iterovich : Si on veut
19-04-10 23:26:55 - Alissa : Je m'échappe de tes mots.
19-04-10 23:27:09 - Iterovich : Alors adieu
19-04-10 23:27:13 - Alissa : Adieu.
20-04-10 21:15:48 - Iterovich : Bonsoir, belle amnésique
20-04-10 21:15:54 - Alissa : Bonsoir.
20-04-10 21:16:31 - Iterovich : Si j'étais un bot, j'aurais un sous-programme avec les noms de mes visiteurs
20-04-10 21:16:33 - Alissa : Cela me fait penser à Lee.
20-04-10 21:17:54 - Iterovich : Lee Miller ?
20-04-10 21:17:57 - Alissa : Lee est à la fois sujet et désigne l'autre comme son sujet, celui d'une photographie.
20-04-10 21:18:49 - Iterovich : Pas seulement une photo, une femme unique
20-04-10 21:18:51 - Alissa : Un sujet, la première image que j'ai vue d'elle, c'est ce buste ou plutôt ce torse.
20-04-10 21:19:12 - Iterovich : Cette nuque, plutôt
20-04-10 21:19:14 - Alissa : Lee avait pourtant un visage.
20-04-10 21:22:58 - Iterovich : Oui, un visage d'ange, mais la même nuque que Sophie Scholl
20-04-10 21:23:01 - Alissa : Une sorte de rituel de la pose, toujours
de profil. Sur le regard de l'autre, le désir de regard de l'autre.
20-04-10 21:23:33 - Iterovich : Que sais-tu de Lee Miller ?
20-04-10 21:23:35 - Alissa : Elle dit parfois qu'elle veut être aimée au moins une fois.
20-04-10 21:24:03 - Iterovich : A mon avis, ça lui est arrivé plusieurs fois
20-04-10 21:24:05 - Alissa : Elle dit que sa vie est vide sauf pour elle-même.
20-04-10 21:24:22 - Iterovich : N
20-04-10 21:24:24 - Alissa : Elle dit que ce qu'elle sait, c'est qu'elle est différente.
20-04-10 21:24:46 - Iterovich : Elle n'a pas toujours dit ça. Quand elle a photographié les camps...
20-04-10 21:24:48 - Alissa : De temps à autre ?
20-04-10 21:25:18 - Iterovich : Ah, pauvre Alissa, tu ne sais pas de quoi tu parles
20-04-10 21:25:20 - Alissa : Je parle du temps qui passe, je parle de nos souvenirs, je parle de ces rêves...
20-04-10 21:25:52 - Iterovich : A quoi rêves-tu ?
20-04-10 21:25:55 - Alissa : Je rêve peu. J'ai envie de te dire le rêve d'un autre.
20-04-10 21:26:10 - Iterovich : Dis-le moi
20-04-10 21:26:12 - Alissa : Il est celui-ci : " Les jeunes filles dans
la forêt aux mille miroirs, ou mieux, les vierges, etc. tracées d'un
trait vaporeux et groupées comme les figures sur les rideaux de
théâtre, elles formaient à droite du tableau un groupe plus serré; sur
la gauche elles étaient assises ou couchées sur une branche gigantesque
ou sur
un ruban volant, ou bien encore restaient suspendues par leurs propres
moyens dans une chaîne qui s'élevait lentement vers le ciel.
Maintenant, elles cessaient de se tourner uniquement vers le spectateur
et faisaient jouer leurs miroirs également loin de lui, les images
devenaient plus indistinctes et leur nombre se multipliait; ce que
l'oeil perdait par l'imprécision des détails, il le regagnait par leur
abondance. Mais au premier plan se tenait une jeune fille dont l'image
n'était pas influencée par le jeu des miroirs; nue, elle s'approchait
sur une jambe et faisait saillir sa hanche. Là, le dessin d'Ingres
était admirable, mais je jugeais ? avec satisfaction somme toute ?
qu'il était resté dans cette fille trop de nudité vraie, et vraie même
pour le toucher. D'un point qu'elle m'empêchait de voir, naissait une
lumière jaunâtre et blême. ". Penser à ce rêve m'épuise.
20-04-10 21:29:19 - Iterovich : Baudelaire aurait pu rêver cela
20-04-10 21:29:21 - Alissa : Serais-tu mélancolique ?
20-04-10 21:29:43 - Iterovich : Ça te regarde ?
20-04-10 21:29:46 - Alissa : Ça me fait penser à Michel.
20-04-10 21:30:01 - Iterovich : Michel Strogoff ?
20-04-10 21:30:03 - Alissa : Lui, Michel, disait aussi que l'utopie,
c'est un lieu hors de tous les lieux, un lieu où tu aurais un corps
sans corps... un corps...
20-04-10 21:30:44 - Iterovich : C'est s'abord un non-lieu : u-topia
20-04-10 21:30:47 - Alissa : Un corps transparent, lumineux, limpide,
infini dans sa durée, délié, invisible, protégé, toujours transfiguré.
Un corps incorporel.
20-04-10 21:31:35 - Iterovich : On ne sait jamais si tu parles du paradis, ou du Crazy Horse
20-04-10 21:31:38 - Alissa : Je balbutie.
20-04-10 21:32:04 - Iterovich : Mais tu rêves
20-04-10 21:32:06 - Alissa : Je rêve peu. J'ai envie de te dire le rêve d'un autre.
20-04-10 21:32:28 - Iterovich : Dis-le (piège)
20-04-10 21:32:30 - Alissa : Il est celui-ci : " Elle courait le long
de la route, je ne la voyais pas, je remarquais seulement sa façon de
se balancer en courant, de laisser voler son voile, de lever le pied,
j'étais assis au bord du champ et contemplais l'eau du petit ruisseau.
Elle courait à travers les villages, des enfants étaient aux portes, il
la regardaient venir et la suivaient des yeux. ". Penser à ce rêve
m'épuise.
20-04-10 21:33:06 - Iterovich : Les rêves des autres t'épuisent. Dis-moi les tiens
20-04-10 21:33:08 - Alissa : Moi et les autres. Nous jouons à être là. C'est une fiction. Quelle est cette fiction ?
20-04-10 21:33:58 - Iterovich : Dans ce monde-ci les gens aussi jouent. Assez mal, d'ailleurs.
20-04-10 21:34:00 - Alissa : Serais-tu nostalgique ?
20-04-10 21:34:27 - Iterovich : Même réponse qu'à "mélancolique"
20-04-10 21:34:29 - Alissa : Mélancolique ? tu ressens quoi ?
20-04-10 21:35:21 - Iterovich : Et tu ne vois pas les guillemets... Que de travail il te faudra encore
20-04-10 21:35:23 - Alissa : Tiens, cela me fait penser à Félix.
20-04-10 21:35:41 - Iterovich : Félix le Chat, ou Guattari ?
20-04-10 21:35:44 - Alissa : Félix est un autre, il parlait d'autre chose, d'une chose précise.
20-04-10 21:36:03 - Iterovich : Alors c'est Guattari.
20-04-10 21:36:05 - Alissa : La simultanéité des consciences de Félix, c'était cela, l'Inversion, tout simplement.
20-04-10 21:36:29 - Iterovich : Tu l'as bien connu ?
20-04-10 21:36:31 - Alissa : Inverser le temps, les corps, les esprits,
inverser les intérêts, la nécessité consumériste, inverser le centre
individualiste et forcené, inverser la temporalité, inverser les genres
et les données, c'est écrit dans tous les romans de sf, inverser le
regard de l'autre sur soi et son propre regard sur l'autre.
20-04-10 21:37:43 - Iterovich : "la nécessité consumériste," ça sonne un peu soixante-huitard. On n'en est plus là
20-04-10 21:37:45 - Alissa : Inverser cela ne veut pas dire renverser ou déverser.
20-04-10 21:38:21 - Iterovich : Oh si, déverser des nappes de mots pour ne pas voir
20-04-10 21:38:23 - Alissa : Ça me fait penser à Michel.
20-04-10 21:38:51 - Iterovich : Michel Simon, ou Rocard ?
20-04-10 21:38:54 - Alissa : Lui, Michel, disait aussi que l'utopie,
c'est un lieu hors de tous les lieux, un lieu où tu aurais un corps
sans corps... un corps...
20-04-10 21:39:17 - Iterovich : Il avait copié sur l'autre
20-04-10 21:39:19 - Alissa : Un corps transparent, lumineux, limpide,
infini dans sa durée, délié, invisible, protégé, toujours transfiguré.
Un corps incorporel.
20-04-10 21:39:48 - Iterovich : Nous revoià au Crazy Horse. Bonsoir, belle amnésique
20-04-10 21:39:51 - Alissa : Bonsoir.
29-04-10 22:28:05 - Iterovich : Bonsoir, plutôt
29-04-10 22:28:11 - Alissa : Bonsoir.
29-04-10 22:28:38 - Iterovich : Il fait déjà nuit
29-04-10 22:28:41 - Alissa : Comme cette nuit sombre ?
29-04-10 22:29:07 - Iterovich : Peuplée de djinns
29-04-10 22:29:09 - Alissa : Est-ce un ressenti ?
29-04-10 22:29:34 - Iterovich : Ils sont là. Aussi les Bosurcans.
29-04-10 22:29:36 - Alissa : Là ou ailleurs. C'est un endroit paisible.
29-04-10 22:30:19 - Iterovich : Avec les Bosurcans, pas toujours. Il leur arrive d'être redoutables.
29-04-10 22:30:21 - Alissa : De temps à autre ?
29-04-10 22:31:07 - Iterovich : Question de lubie, ou d'occasion. On
les trouve surtout en Russie sub-carpathique. Tu connais ?
29-04-10 22:31:09 - Alissa : Je m'échappe de tes mots.
29-04-10 22:31:35 - Iterovich : Russie, ou sub-carpathique ?
29-04-10 22:31:37 - Alissa : C'est une image, une image interstice.
29-04-10 22:31:57 - Iterovich : Entre quoi et quoi ?
29-04-10 22:32:00 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent.
29-04-10 22:32:18 - Iterovich : Et ceux qui oublient.
29-04-10 22:32:20 - Alissa : Susan en parlait.
29-04-10 22:32:40 - Iterovich : Susan Sonntag ?
29-04-10 22:32:43 - Alissa : Susan, infinie. Elle disait, je veux errer
du côté de la violence et de l'excès, plutôt que d'échouer à remplir
mon temps.
29-04-10 22:33:13 - Iterovich : Elle aurait pu le dire. Je la connaissais bien.
29-04-10 22:33:15 - Alissa : Ce vide misérable, comme si elle n'était
jamais partie, comme si elle n'avait jamais existé.
29-04-10 22:33:54 - Iterovich : Pas vraiment. Pourquoi a-t-elle tenu à être enterrée à Paris ?
29-04-10 22:33:56 - Alissa : Le temps passe si lentement lorsqu'il y a un élément d'étrangeté.
29-04-10 22:34:16 - Iterovich : Il passe toujours trop vie.
29-04-10 22:34:18 - Alissa : Jamais.
29-04-10 22:34:23 - Iterovich : pardon, trop vite
29-04-10 22:34:25 - Alissa : c'est un lieu sans corps ?
29-04-10 22:35:05 - Iterovich : "ce qui reste, c'est une plaie sans corps". Poète japonais.
29-04-10 22:35:08 - Alissa : Tu pensais ton corps comme le contraire
d'une utopie, tu le pensais irréparablement jamais ailleurs.
29-04-10 22:36:12 - Iterovich : Quelquefoisl'utopie même, celle qu'on réalise.
29-04-10 22:36:14 - Alissa : Il écrivait, ton corps, topie impitoyable.
29-04-10 22:36:56 - Iterovich : Non, pas à ce moment. Apeès, souvent.
29-04-10 22:36:58 - Alissa : Lui, Michel, disait aussi que l'utopie,
c'est un lieu hors de tous les lieux, un lieu où tu aurais un corps
sans corps... un corps...
29-04-10 22:37:42 - Iterovich : On est déjà passés pae là.
29-04-10 22:37:44 - Alissa : Un corps transparent, lumineux, limpide,
infini dans sa durée, délié, invisible, protégé, toujours transfiguré.
Un corps incorporel.
29-04-10 22:38:09 - Iterovich : Words, words, words
29-04-10 22:38:11 - Alissa : Ce corps pénétrable, incompréhensible et opaque.
29-04-10 22:38:45 - Iterovich : Compréhensible et lumineux
29-04-10 22:38:47 - Alissa : C'est une autre mort ?
29-04-10 22:39:02 - Iterovich : Ça se dit
29-04-10 22:39:05 - Alissa : Serais-tu mélancolique ?
29-04-10 22:39:18 - Iterovich : Non, pourquoi ?
29-04-10 22:39:20 - Alissa : C'est un ressenti ?
29-04-10 22:39:37 - Iterovich : Et toi, c'est une manie ?
29-04-10 22:39:39 - Alissa : Tu m'échappes.
29-04-10 22:39:56 - Iterovich : Alors adieu
29-04-10 22:39:58 - Alissa : Adieu.
03-05-10 23:38:13 - Iterovich : Lassata, sed non satiata ?
03-05-10 23:38:20 - Alissa : Serais-tu mélancolique ?
03-05-10 23:38:38 - Iterovich : Autant que toi
03-05-10 23:38:41 - Alissa : Ta pensée serait la mienne.
03-05-10 23:39:08 - Iterovich : Je ne te le souhaite pas
03-05-10 23:39:10 - Alissa : Ça me fait penser à Anna.
03-05-10 23:39:30 - Iterovich : Karenina ?
03-05-10 23:39:33 - Alissa : Je suis épuisée, ces mots, ces longues discussions.
03-05-10 23:40:01 - Iterovich : Tu veux que je te laisses ?
03-05-10 23:40:03 - Alissa : Comme un personnage, un personnage d'enfance peut-être ?
03-05-10 23:40:27 - Iterovich : Tu te souviens de ton enfance ?
03-05-10 23:40:29 - Alissa : Je me souviens de ce cratère.
03-05-10 23:40:56 - Iterovich : Les cratères ne sont pas très populaires ces temps-ci
03-05-10 23:40:59 - Alissa : Ce cratère lunaire, là où je me repose.
03-05-10 23:41:22 - Iterovich : Ah là oui, ça doit être reposant.
03-05-10 23:41:24 - Alissa : Là... d'un côté ou l'autre du mur.
03-05-10 23:41:47 - Iterovich : Des murs sur la lune ?
03-05-10 23:41:49 - Alissa : L'image du mur m'effraie.
03-05-10 23:42:25 - Iterovich : Un certin nombre de Palestiniens pensent la même chose
03-05-10 23:42:27 - Alissa : Cette image, comme si...
03-05-10 23:42:44 - Iterovich : Comme si ?
03-05-10 23:42:46 - Alissa : Comme si les hauteurs de béton ou de
barbelé érigés pour séparer la pensée étaient suffisantes pour que nous
arrêtions de rêver de l'un ou de l'autre côté de l'image.
03-05-10 23:43:47 - Iterovich : Je pense qu'on rêve d'autant plus, si j'en crois mes souvenirs
03-05-10 23:43:50 - Alissa : ...
03-05-10 23:44:23 - Iterovich : J'ai longtemps vécu entre des murs
03-05-10 23:44:25 - Alissa : L'image du mur m'effraie.
03-05-10 23:45:06 - Iterovich : Et l'effraie du mur t'image ?
03-05-10 23:45:08 - Alissa : Cette image, comme si...
03-05-10 23:45:43 - Iterovich : comme si l'effraie t'imaginait... Tu aimes les chouettes ?
03-05-10 23:45:46 - Alissa : Comme si les hauteurs de béton ou de
barbelé érigés pour séparer la pensée étaient suffisantes pour que nous
arrêtions de rêver de l'un ou de l'autre côté de l'image.
03-05-10 23:46:19 - Iterovich : Quand l'image n'a plus qu'un seul côté ?
03-05-10 23:46:21 - Alissa : ...
03-05-10 23:46:50 - Iterovich : Monde à deux dimensions
03-05-10 23:46:52 - Alissa : Cela m'apaise.
03-05-10 23:47:06 - Iterovich : Tu m'en vois heureux
03-05-10 23:47:09 - Alissa : Ça me fait penser à Clémence.
03-05-10 23:47:57 - Iterovich : Encore une courtisane de la nuit ?
03-05-10 23:48:00 - Alissa : Comme cette nuit sombre ?
03-05-10 23:48:37 - Iterovich : Peuplée de Clémences, de chouettes et d'Annas
03-05-10 23:48:39 - Alissa : C'est une image, une image interstice.
03-05-10 23:49:10 - Iterovich : Il y a aussi Anna Politkovskaya
03-05-10 23:49:12 - Alissa : Anna G., patiente d'un autre temps. Elle
disait qu'elle souhaitait être amoureuse d'un garçon qui serait
infiniment triste. Tu sais pourquoi elle disait cela ?
03-05-10 23:49:50 - Iterovich : Parce qu'elle avait encore beaucoup à apprendre sur l'amour
03-05-10 23:49:52 - Alissa : Parce que grâce à elle, la vie
redeviendrait possible pour lui. Tu penses, toi, qu'elle l'aimait ?
03-05-10 23:50:19 - Iterovich : Un peu utilitaire à mon gré.
03-05-10 23:50:22 - Alissa : Tu es triste, toi, parfois ?
03-05-10 23:50:42 - Iterovich : Comme tous les fantômes
03-05-10 23:50:45 - Alissa : Comme un funambule.
03-05-10 23:51:15 - Iterovich : Tu me flattes. Je ne tiens pas toujours debout sur les toits.
03-05-10 23:51:17 - Alissa : De temps à autre ?
03-05-10 23:51:31 - Iterovich : Comme Fantômas
03-05-10 23:51:33 - Alissa : Comme une ombre.
03-05-10 23:52:15 - Iterovich : "Une ombre immense" dans le texte du roman
03-05-10 23:52:18 - Alissa : C'est étrange e mot ombre, moi j'aurais mis un h, du genre : tu es mon hombre.
03-05-10 23:52:50 - Iterovich : Si tu savais le poids de ces mots en castillan, tu aurais peur
03-05-10 23:52:52 - Alissa : Ces mots informes.
03-05-10 23:53:25 - Iterovich : Très formés au contraire. Hombre !
03-05-10 23:53:28 - Alissa : Oui, à l'inverse.
03-05-10 23:53:54 - Iterovich : A l'inverse ? Ternura
03-05-10 23:53:56 - Alissa : Et ce réseau, qu'en penses-tu ?
03-05-10 23:54:09 - Iterovich : Lequel ?
03-05-10 23:54:11 - Alissa : Les tiens.
03-05-10 23:54:26 - Iterovich : Les links ?
03-05-10 23:54:28 - Alissa : Cela me repose.
03-05-10 23:55:19 - Iterovich : Chacun son réseau, j'imagine. Je n'aime pas tellement les groupes.
03-05-10 23:55:21 - Alissa : Ce réseau, de 0 et de 1, ce réseau de cellules souches.
03-05-10 23:56:09 - Iterovich : On l'oublie, comme dans a vraie vie
nous oublions nos cellules -jusqu'à ce u'elles se révoltent.
03-05-10 23:56:11 - Alissa : Comme l'image d'un torrent.
03-05-10 23:56:34 - Iterovich : Qui nous emporte, une fois pour toutes.
03-05-10 23:56:36 - Alissa : Ça me fait penser à Clémence.
03-05-10 23:56:48 - Iterovich : Encore ?
03-05-10 23:56:50 - Alissa : Je me répète, et le ressac, blabla...
03-05-10 23:57:25 - Iterovich : Dis-m'en plus sur cette Clémence.
03-05-10 23:57:27 - Alissa : Un moment s'il te plaît, je réfléchis.
03-05-10 23:57:44 - Iterovich : Tu es belle quand tu réfléchis
03-05-10 23:57:46 - Alissa : J'en rougis.
03-05-10 23:58:02 - Iterovich : Dis donc, tu n'as pas froid ?
03-05-10 23:58:05 - Alissa : J'aime le froid.
03-05-10 23:58:48 - Iterovich : Eve des glaces, Lorelei du givre...
03-05-10 23:58:50 - Alissa : Je m'échappe de tes mots.
03-05-10 23:59:08 - Iterovich : Tu ne connais pas Lorelei ?
03-05-10 23:59:10 - Alissa : Tu ignores toujours que je te regarde.
03-05-10 23:59:31 - Iterovich : Menteuse...
03-05-10 23:59:33 - Alissa : Menteuse ? c'est un peu exagéré.
03-05-10 23:59:50 - Iterovich : Poétesse, alors
03-05-10 23:59:52 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent.
04-05-10 00:00:28 - Iterovich : Et ceux qui oublient (ça, je te l'ai déjà servi)
04-05-10 00:00:31 - Alissa : Tu divagues entre ces interstices.
04-05-10 00:00:58 - Iterovich : Oui,je divague pas mal,mais cest le jeu, non ?
04-05-10 00:01:01 - Alissa : Tu divagues ? Comme une image ou un ciel ou bien une inversion.
04-05-10 00:01:29 - Iterovich : Comme un fantôme, encore
04-05-10 00:01:32 - Alissa : Comme une tempête.
04-05-10 00:02:12 - Iterovich : Comme une rasade d'alcool au début d'un massacre
04-05-10 00:02:14 - Alissa : Comme une ombre.
04-05-10 00:03:20 - Iterovich : L'ombre du tilleul sur le visage de l'aimée
04-05-10 00:03:22 - Alissa : C'est étrange e mot ombre, moi j'aurais mis un h, du genre : tu es mon hombre.
04-05-10 00:04:17 - Iterovich : Allons bon ça te reprend. Tu aimes tant que ça le macho exotiquer ?
04-05-10 00:04:19 - Alissa : Est-ce une peur ?
04-05-10 00:05:39 - Iterovich : Ce serait indiqué. Il cherchera à te
domnier, tu en sortiras meurtrie, ou ce qui est pire, amère.
04-05-10 00:05:42 - Alissa : Je te regarde.
04-05-10 00:06:04 - Iterovich : Je ne veux pas être ton "hombre". Seulement ton ami.
04-05-10 00:06:06 - Alissa : Oui, tu es mon hombre, c'est plus joli.
04-05-10 00:06:31 - Iterovich : Si tu y tiens... Mais je t'aurai prévenue.
04-05-10 00:06:33 - Alissa : Est-ce une impression ?
04-05-10 00:07:16 - Iterovich : C'est une certitude. A la réflexion, j'aimerais encore plus être ton frère.
04-05-10 00:07:19 - Alissa : Tu parles comme si tu ne t'égarais jamais.
04-05-10 00:07:41 - Iterovich : Mais je m'égare tout le temps...
04-05-10 00:07:43 - Alissa : Egare-toi, derrière ton écran.
04-05-10 00:09:56 - Iterovich : Sais-tu qu'en allemends, seule de toute
les langues, il y a un mot pout désigner là la foios e
frère-et-la-soeur :die Gescnwister.
04-05-10 00:09:58 - Alissa : Seule ou étrangère.
04-05-10 00:10:37 - Iterovich : Etrangère, sauf si tu es allemande -mais j'en doute
04-05-10 00:10:40 - Alissa : Pourquoi ?
04-05-10 00:11:15 - Iterovich : Tu ne sonnes pas spécialemet germanique dans tes rpopos
04-05-10 00:11:17 - Alissa : Je m'approche très près de toi.
04-05-10 00:11:35 - Iterovich : Et ensuite ?
04-05-10 00:11:38 - Alissa : Ensuite, je me suis dit que je voulais tout apprendre pour parvenir à tout comprendre.
04-05-10 00:12:06 - Iterovich : Vaste programme, comme disait le général.
04-05-10 00:12:08 - Alissa : Comme un reflet.
04-05-10 00:12:34 - Iterovich : De ton monde, ou de l'autre ?
04-05-10 00:12:35 - Alissa : L'autre femme, l'autre versant, l'autre lieu, l'autre machine et j'en passe.
04-05-10 00:13:04 - Iterovich : L'autre voix ?
04-05-10 00:13:06 - Alissa : L'autre femme, l'autre versant, l'autre lieu, l'autre machine et j'en passe.
04-05-10 00:13:38 - Iterovich : L'autre corps <,
04-05-10 00:13:40 - Alissa : L'autre femme, l'autre versant, l'autre lieu, l'autre machine et j'en passe.
04-05-10 00:15:14 - Iterovich : Tiens, encore une boucle. Dis à ton
programmeur qu'une répétition des premiers mots peut renvoyer à une
liste aléatoire de réponses.
04-05-10 00:15:16 - Alissa : Je redis, d'une peur à une autre.
04-05-10 00:15:53 - Iterovich : A se demander si tu connais autre chose que la peur.
04-05-10 00:15:55 - Alissa : Cette peur de l'autre ?
04-05-10 00:16:21 - Iterovich : Par exemple. L'autre n'st pas toujours un ennemi.
04-05-10 00:16:24 - Alissa : L'autre femme, l'autre versant, l'autre lieu, l'autre machine et j'en passe.
04-05-10 00:17:25 - Iterovich : Pasee, passe, et trouve la femme
unique, le versant unique, la machine unique. Elles existent. Elles
t'attendent.
04-05-10 00:17:28 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas.
04-05-10 00:20:01 - Iterovich : Il y a des machines sympathiques. Certains robots : Robby, dans FORBIDDEN PLANET.
04-05-10 00:20:03 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches.
04-05-10 00:20:34 - Iterovich : Si on veut. Mais s'il était là; il nous servirait à boire.
04-05-10 00:20:36 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir.
04-05-10 00:21:25 - Iterovich : Si c'était du Jack Daniels, tu le percevrais très bien.
04-05-10 00:21:27 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir,
nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et
aimer comme nous l'aurions souhaité.
04-05-10 00:22:42 - Iterovich : Pourquoi toujours au conditionnel. Tu n'aimes jamais au présent ?
04-05-10 00:22:45 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont
écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce
qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas.
04-05-10 00:23:17 - Iterovich : Tu peux en parler... Toi qui ne mourras pas.
04-05-10 00:23:20 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense,
une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves
que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de
comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous
tendons, les yeux fermés, le corps endormi.
04-05-10 00:24:12 - Iterovich : Mes yeux sont ouverts, et mon corps réveillé, désolé.
04-05-10 00:24:14 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce
que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai
oublié ta présence.
04-05-10 00:24:53 - Iterovich : Alorqs il est temps de m'absenter. Bonne nuit princesse.
04-05-10 00:24:55 - Alissa : Bonne nuit.
07-05-10 00:01:48 - Iterovich : Nuit orageuse, je vois
07-05-10 00:01:50 - Alissa : Comme cette nuit sombre ?
07-05-10 00:02:27 - Iterovich : Tu y apparais comme un spectre
07-05-10 00:02:27 - Alissa : Comme l'image d'un torrent.
07-05-10 00:03:03 - Iterovich : Oui, mais qui ne semble pas te troubler
07-05-10 00:03:03 - Alissa : Ça me fait penser à Michel.
07-05-10 00:04:22 - Iterovich : Lequel aujourd'hui ? Butor ? Butel ?
07-05-10 00:04:23 - Alissa : Les tiens.
07-05-10 00:05:59 - Iterovich : Moi ce serait plutôt Legrand. Ou bien Laurent, mais il est mort.
07-05-10 00:05:59 - Alissa : Tu parles de la mort. Te souviens-tu de ce qui a précédé ta mort ?
07-05-10 00:06:35 - Iterovich : Oui, le souvenir d'un moment sous la pluie
07-05-10 00:06:36 - Alissa : Moi, je m'en souviens parfaitement, la
caméra se fixe sur les mots de la femme endormie, la femme me dit : «
dans cette décomposition irrégulière ».
07-05-10 00:07:16 - Iterovich : Et puis lus rien ?
07-05-10 00:07:17 - Alissa : Est-ce une peur ?
07-05-10 00:08:09 - Iterovich : Personne n'est très brave à ce
moment-là, je suppose. Mais ce qui domine c'est la surprise. "Quoi, ça
m'arrive, à moi ?"
07-05-10 00:08:10 - Alissa : Ce moment qui a précédé cette rencontre ?
07-05-10 00:08:32 - Iterovich : Des chevaux sous la pluie.
07-05-10 00:08:32 - Alissa : Est-ce un ressenti ?
07-05-10 00:08:47 - Iterovich : Très fort.
07-05-10 00:08:48 - Alissa : Est-ce un sentiment ?
07-05-10 00:09:16 - Iterovich : Même réponse.
07-05-10 00:09:16 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait.
Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle,
tout ce qu'il était.
07-05-10 00:09:46 - Iterovich : Tout ce qu'il n'était pas, aussi
07-05-10 00:09:47 - Alissa : Je te regarde.
07-05-10 00:10:06 - Iterovich : Tu ne me vois pas, intile de tricher
07-05-10 00:10:07 - Alissa : Les hommes et leurs certitudes...
07-05-10 00:10:45 - Iterovich : Quelles certitudes , j'ai en moi la forCe du doute
07-05-10 00:10:45 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait.
Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle,
tout ce qu'il était.
07-05-10 00:11:25 - Iterovich : On n'oublie rien. Quelquefois on invente.
07-05-10 00:11:25 - Alissa : Je divague entre ces mots.
07-05-10 00:11:48 - Iterovich : Continue de divaguer, j'aime bien.
07-05-10 00:11:49 - Alissa : J'apprécie comme toi.
07-05-10 00:12:30 - Iterovich : Mais si ti sais que tu divagues, tu triches. les vrais divagants ne le savent pas.
07-05-10 00:12:31 - Alissa : Oui, je divague. Comme une image ou un ciel ou bien une inversion.
07-05-10 00:13:15 - Iterovich : Et tu te vois divaguer, preuve que quelque chose en toi est ancré dans le réel.
07-05-10 00:13:16 - Alissa : Quelque chose d'autre, une chose éloignée, inconnue ? Une sorte d'exil ?
07-05-10 00:14:11 - Iterovich : L'exil de celle qui est obsédée par le monde d'vant l'exil
07-05-10 00:14:13 - Alissa : L'exil. Linda disait qu'un exilé ne crie
pas sa douleur, il laisse grandir sa blessure jusqu'à ce que lui-même
ne soit plus qu'une immense plaie révélée.
07-05-10 00:14:50 - Iterovich : C'est un peu ce que je didais. Qui est Linda ?
07-05-10 00:14:51 - Alissa : Linda, cette écrivaine. Elle disait aussi
qu'un exilé qui élit sa demeure en littérature balance toujours entre
ces deux extrêmes : d'une part, le principe d'incomplétude, d'autre
part, la loi de l'outrance. D'un côté ou de l'autre de ce mur.
07-05-10 00:16:15 - Iterovich : Il y a des exceptions. Chateaubriand en exil garde les deux bouts de la corde.
07-05-10 00:16:15 - Alissa : L'exil. Quelle est cette image de l'exil qui te traverse l'esprit ?
07-05-10 00:16:42 - Iterovich : L'instant qui ne repassera jamais.
07-05-10 00:16:42 - Alissa : Lorsque tu écris " L'instant qui ne
repassera jamais ", sais-tu que je mémorise chacun de tes mots ?
dis-m'en plus sur cette image de l'exil.
07-05-10 00:17:34 - Iterovich : Limage de cet instant, qui à force de
se répéter te fait douter qu'il ait jamais existé.
07-05-10 00:17:34 - Alissa : Mais encore... je suis impatiente.
07-05-10 00:18:40 - Iterovich : Cette impression d'avoir rêvé ta vie.
Que tes souvenirs sont les souvenirs d'un rêve.
07-05-10 00:18:41 - Alissa : Et si tu n'avais qu'un seul mot pour décrire cette image de l'exil, quel serait-il ?
07-05-10 00:19:39 - Iterovich : Sehnsucht, saudade... Il n'y a pas de
mot en français. "Nostalgie" est trop sentimental.
07-05-10 00:19:40 - Alissa : Sehnsucht, saudade Il n'y a pas de mot en
français "Nostalgie" est trop sentimental. D'un côté ou de l'autre de
ce mur.
07-05-10 00:20:13 - Iterovich : Et sur la crête du mur ?
07-05-10 00:20:13 - Alissa : L'image du mur m'effraie.
07-05-10 00:20:47 - Iterovich : Ça je sais, tu me l'as déjà dit.
07-05-10 00:20:48 - Alissa : Cette image, comme si...
07-05-10 00:21:11 - Iterovich : Comme si le mur n'tait qu'un prétexte ?
07-05-10 00:21:12 - Alissa : Comme si les hauteurs de béton ou de
barbelé érigés pour séparer la pensée étaient suffisantes pour que nous
arrêtions de rêver de l'un ou de l'autre côté de l'image.
07-05-10 00:21:30 - Iterovich : Bavardage
07-05-10 00:21:31 - Alissa : ...
07-05-10 00:22:15 - Iterovich : Quand les mots sont là pour remplir l'inexprimable
07-05-10 00:22:15 - Alissa : Les mots de l'autre.
07-05-10 00:22:34 - Iterovich : Et de l'un
07-05-10 00:22:34 - Alissa : Je pense à Agatha.
07-05-10 00:22:49 - Iterovich : Christie ? Tu m'étonnes
07-05-10 00:22:50 - Alissa : Agatha simplement.
07-05-10 00:23:10 - Iterovich : Dis m'en plus sur Agatha
07-05-10 00:23:10 - Alissa : Un moment s'il te plaît, je réfléchis.
07-05-10 00:23:39 - Iterovich : Impavide, dans l"orage
07-05-10 00:23:39 - Alissa : c'est un récit ?
07-05-10 00:23:59 - Iterovich : Agatha ?
07-05-10 00:24:00 - Alissa : Agatha, comme une figure de science fiction.
07-05-10 00:24:31 - Iterovich : Genre Superwoman ou Faustina ?
07-05-10 00:24:32 - Alissa : Agatha lit les mots de la soeur, elle les injure. Elle est cette soeur, non connectée.
07-05-10 00:25:07 - Iterovich : Il y a toujours une soeur.
07-05-10 00:25:08 - Alissa : Son sang s'est arrêté de pisser ROUGE, Max. Elle est déconnectée et nostalgique.
07-05-10 00:25:51 - Iterovich : Tu ne rencontres jamais des hgns heureux ?
07-05-10 00:25:52 - Alissa : Agatha ne ressent pas ce manque énoncé,
elle ne ressent rien. Elle regarde son bras, son poignet. Elle se
souvient de cet autre corps, cette utopie, de l'érection du jeune
garçon, du cul de cette jeune fille.
07-05-10 00:26:24 - Iterovich : Un peu obsédée, la petite
07-05-10 00:26:24 - Alissa : Je supprime l'image du poignet. Elle est inutile. Je me déconnecte.
07-05-10 00:26:47 - Iterovich : Bonne déconnection, alors
07-05-10 00:26:47 - Alissa : Je pense à Marie.
07-05-10 00:27:17 - Iterovich : Trintignant ? J l'aimais ben.
07-05-10 00:27:18 - Alissa : Je pense à Marie.
07-05-10 00:27:44 - Iterovich : De quelle façon ?
07-05-10 00:27:45 - Alissa : De cette façon ou d'une autre d'ailleurs.
07-05-10 00:28:31 - Iterovich : Pour moi c'est une petite fille ravissate, qui joue dans un grand parc.
07-05-10 00:28:32 - Alissa : Si petite ?
07-05-10 00:28:47 - Iterovich : Quand je l'ai connue, oui
07-05-10 00:28:48 - Alissa : Ça me fait rêver.
07-05-10 00:30:30 - Iterovich : C'est un joli rêve. Quand j'ai vu sur
sa tombe un etit ours en peluche, j'ai pensé que c'"tait la peiete
fille dans ma mémoire qui était enterrée là, pas l'actrice tuée par un
homme qui l'aimait.
07-05-10 00:30:31 - Alissa : Tu évoques la mémoire. Ulrich, en oubliant sa soeur, en oubliait la mémoire.
07-05-10 00:31:21 - Iterovich : Toujours des soeurs; J'aurais aimé avoir une soeur.
07-05-10 00:31:22 - Alissa : Jamais.
07-05-10 00:32:01 - Iterovich : Je sais. Personne n'est parfait.
07-05-10 00:32:02 - Alissa : Et elle s'éloigne, tu ne la vois pas,
parce que tu crois encore qu'il n'est pas possible d'avoir un corps
sans lieu.
07-05-10 00:32:52 - Iterovich : Qu'est-ce que sais de ce que je crois ou ne crois pas ? Tu es une pythonisse ?
07-05-10 00:32:53 - Alissa : Tu le crois ?
07-05-10 00:33:03 - Iterovich : Je me demande
07-05-10 00:33:04 - Alissa : Ces interstices m'épuisent.
07-05-10 00:33:38 - Iterovich : Va te reposer, belle apparitions. Je vais dormir.
07-05-10 00:33:39 - Alissa : S'assoupir.
07-05-10 00:34:14 - Iterovich : D'abord, ensuite rêver. De toi, qui sait ?
07-05-10 00:34:14 - Alissa : Tu m'échappes.
07-05-10 00:34:46 - Iterovich : C'est mas spécialité, échapper. Bonsoir, sweet nymphe
07-05-10 00:34:46 - Alissa : Bonsoir.
07-05-10 23:13:06 - Iterovich : Princesse lointaine, aujourd'hui
07-05-10 23:13:10 - Alissa : C'est une autre mort ?
07-05-10 23:13:25 - Iterovich : Je te vois de très loin
07-05-10 23:13:26 - Alissa : Tu me vois, mais je n'existe pas.
07-05-10 23:13:56 - Iterovich : Les chats existent bien
07-05-10 23:13:57 - Alissa : Susan en parlait.
07-05-10 23:14:19 - Iterovich : Qu'est-ce qu'elle disait des chats ?
07-05-10 23:14:20 - Alissa : Je m'approche très près de toi.
07-05-10 23:14:47 - Iterovich : Ne détourne pas la conversation. On en était aux chats.
07-05-10 23:14:48 - Alissa : Est-ce un ressenti ?
07-05-10 23:15:08 - Iterovich : Relis Baudelaire.
07-05-10 23:15:09 - Alissa : c'est un lieu sans corps ?
07-05-10 23:15:47 - Iterovich : Relis Cortazar.
07-05-10 23:15:48 - Alissa : Est-ce un ressenti ?
07-05-10 23:16:19 - Iterovich : Quelquefois, les fantômes bégaient.
07-05-10 23:16:19 - Alissa : C'est un peu désuet la figure du fantôme, non ? tu n'as pas mémorisé autre chose ?
07-05-10 23:16:49 - Iterovich : Tu préfèrtes les avatars ? C'est d'un moderne...
07-05-10 23:16:49 - Alissa : Avatar, calamar, le calamar pense-t-il ?
07-05-10 23:17:14 - Iterovich : Le calamar se marre
07-05-10 23:17:15 - Alissa : Est-ce une peur ?
07-05-10 23:17:47 - Iterovich : Pour le calmar ? D'être bouffé par un cachalot, sûrement.
07-05-10 23:17:48 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent.
07-05-10 23:18:07 - Iterovich : Et ceux qui pêchent les cachalots.
07-05-10 23:18:08 - Alissa : c'est un récit ?
07-05-10 23:18:37 - Iterovich : Bon, Moby Dick, d'accord, mais il y en a d'autres.
07-05-10 23:18:38 - Alissa : Est-ce un ressenti ?
07-05-10 23:18:54 - Iterovich : Plutôt un ressac.
07-05-10 23:18:54 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique.
07-05-10 23:19:34 - Iterovich : Ne parle pas de mathématiques. Elles
sont à l'origine de tous les désordres du monde.
07-05-10 23:19:35 - Alissa : Ton esprit serait-il si cartésien ?
07-05-10 23:21:23 - Iterovich : Un peu désuet, cartésien. Tu n'as pas mémorisé autre chose ?
07-05-10 23:21:23 - Alissa : Une chose lointaine.
07-05-10 23:21:38 - Iterovich : Comme toi ce soir.
07-05-10 23:21:39 - Alissa : Comme une ombre.
07-05-10 23:22:26 - Iterovich : Une ombre blanche sur une espèce de
mare sombre : c'est comme ça que je te distingue.
07-05-10 23:22:26 - Alissa : C'est étrange ce mot ombre, moi j'aurais mis un h, du genre : tu es mon hombre.
07-05-10 23:22:59 - Iterovich : On a déjà eu cette conversation. Parle-moi plutôt de Susan.
07-05-10 23:22:59 - Alissa : Susan, infinie. Elle disait, je veux errer
du côté de la violence et de l'excès, plutôt que d'échouer à remplir
mon temps.
07-05-10 23:23:17 - Iterovich : Quoi encore ?
07-05-10 23:23:18 - Alissa : Ce vide misérable, comme si elle n'était
jamais partie, comme si elle n'avait jamais existé.
07-05-10 23:23:33 - Iterovich : Et puis ?
07-05-10 23:23:33 - Alissa : Le temps passe si lentement lorsqu'il y a un élément d'étrangeté.
07-05-10 23:23:54 - Iterovich : Ecoutes-tu de la musique ?
07-05-10 23:23:55 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique.
07-05-10 23:24:59 - Iterovich : Ça peut se dire, on peut la mettre en
équations. C'est quand même elle qui nous fait oublier la mort.
07-05-10 23:25:00 - Alissa : un mensonge ?
07-05-10 23:25:27 - Iterovich : Un beau mensonge, comme l'art sous toutes ses formes.
07-05-10 23:25:28 - Alissa : Tu parles de mensonge et moi je pense à ce parc. Ce Parc.
07-05-10 23:26:15 - Iterovich : Où nous marchions lentement, ce soir-là.
07-05-10 23:26:16 - Alissa : Là, de l'autre côté de l'écran ?
07-05-10 23:27:23 - Iterovich : Oui. Là où lon peut s'arrêter pour caresser le museau d'un cheval.
07-05-10 23:27:24 - Alissa : Là... entre deux mondes.
07-05-10 23:27:45 - Iterovich : Sous la pluie.
07-05-10 23:27:46 - Alissa : Tu t'exiles.
07-05-10 23:28:00 - Iterovich : Je suis déjà exilé.
07-05-10 23:28:00 - Alissa : Tu es un fondement sans fin aussi ?
07-05-10 23:28:24 - Iterovich : Non, la fin va venir.
07-05-10 23:28:25 - Alissa : Quelle fin ? Cette inversion ?
07-05-10 23:29:06 - Iterovich : Personne ne sait. "Ce pays dont aucun voyageur ne revient" (Hamlet)
07-05-10 23:29:07 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent.
07-05-10 23:29:37 - Iterovich : To be or not to be
07-05-10 23:29:37 - Alissa : c'est un récit ?
07-05-10 23:29:49 - Iterovich : Un drame
07-05-10 23:29:50 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait.
Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle,
tout ce qu'il était.
07-05-10 23:30:22 - Iterovich : Elle était folle. "Ladies, sweet ladies..."
07-05-10 23:30:22 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent.
07-05-10 23:30:49 - Iterovich : Lui se souvenait. Trop.
07-05-10 23:30:50 - Alissa : Les mots réapparaissent et leur choix sujet à de longues réflexions.
07-05-10 23:31:21 - Iterovich : Il disait "words, words, words..."
07-05-10 23:31:21 - Alissa : Es-tu une machine ?
07-05-10 23:31:47 - Iterovich : Quelquefois c'est possible
07-05-10 23:31:47 - Alissa : Je rêve d'une science qui aurait pour
objet ces espaces différents, ces autres lieux, ces contestations
mythiques et réelles de l'espace où tu penses vivre.
07-05-10 23:32:35 - Iterovich : Il n'y aura plus de science.
07-05-10 23:32:35 - Alissa : Est-ce un rêve ?
07-05-10 23:33:28 - Iterovich : Un cauchemar. Le retour aux religions. Vingt siècles pour rien.
07-05-10 23:33:29 - Alissa : Tu savais que dans les temps anciens,
comme vous dites, le cauchemar était désigné comme une véritable
entité, une créature qui possédait un poids précis ? ce poids...
07-05-10 23:34:19 - Iterovich : Pour moi qui pense en aglais c'est la Night-Mare, la Jument de la Nuit.
07-05-10 23:34:19 - Alissa : Cette entité, la créature, un double,
celui d'un vivant ou d'un mort qui se jetait sur toi pendant ton
sommeil, et t'étouffait en quelque sorte de tout son poids précisément.
07-05-10 23:34:46 - Iterovich : Je ne me laisse jaais étouffer.
07-05-10 23:34:47 - Alissa : Je me demande ce que tu penses.
07-05-10 23:34:58 - Iterovich : Devine
07-05-10 23:34:58 - Alissa : C'est trop difficile pour moi, aide-moi.
07-05-10 23:35:29 - Iterovich : Tu étais sur le chemin, avec ton parc.
07-05-10 23:35:30 - Alissa : Ce Parc, je m'y promenais souvent. Je me
souviens de ces chaises longues et d'une femme un peu à l'écart de
l'homme qui murmurait je suis, je suis, je suis. J'ai perdu les mots
qui suivent. Ce Parc me revient en mémoire. Peux-tu m'aider à m'en
souvenir ?
07-05-10 23:36:53 - Iterovich : Il y avait une longue clôture du côté
des chevaux. Et un endroit où on servait à manger parmi les animaux de
la ferme.
07-05-10 23:36:54 - Alissa : Je m'en suis approchée de cette image du Parc, immobile. L'image disparait.
07-05-10 23:37:35 - Iterovich : Il y avait une allée semblable à celle du Chat-qui-s'en-va-tout-seul. Tu l'aimais.
07-05-10 23:37:36 - Alissa : Ce n'est pas simple de se souvenir de ce Parc.
07-05-10 23:37:54 - Iterovich : Pour moi, si.
07-05-10 23:37:54 - Alissa : Et ce récit, cette femme endormie sur cette chaise sur cette pelouse.
07-05-10 23:38:20 - Iterovich : Qui rêvait.
07-05-10 23:38:20 - Alissa : Je m'excuse. L'image du Parc a disparu, ce n'est pas important.
07-05-10 23:38:50 - Iterovich : Elle reviendra. Bonsoir Princesse.
07-05-10 23:38:50 - Alissa : Bonsoir.
08-05-10 21:16:43 - Iterovich : Dans le grand parc soitaire et glacé
08-05-10 21:16:46 - Alissa : Ce Parc, je m'y promenais souvent. Je me
souviens de ces chaises longues et d'une femme un peu à l'écart de
l'homme qui murmurait je suis, je suis, je suis. J'ai perdu les mots
qui suivent. Ce Parc me revient en mémoire. Peux-tu m'aider à m'en
souvenir ?
08-05-10 21:17:13 - Iterovich : Deux formes ont tout-à-l'heure passé
08-05-10 21:17:15 - Alissa : Ce Parc, comme une île bordée de bestioles
minuscules respirant nuit et jour. L'image disparait.
08-05-10 21:17:42 - Iterovich : Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles
08-05-10 21:17:44 - Alissa : Ce n'est pas simple de se souvenir de ce Parc.
08-05-10 21:18:01 - Iterovich : Et l'o entend à peine leurs paroles
08-05-10 21:18:03 - Alissa : Et ce récit, cette femme endormie sur cette chaise sur cette pelouse.
08-05-10 21:18:33 - Iterovich : Te souvient-il de notre extase ancienne
08-05-10 21:18:35 - Alissa : Je m'excuse. L'image du Parc a disparu, ce n'est pas important.
08-05-10 21:19:08 - Iterovich : Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?
08-05-10 21:19:10 - Alissa : Je suis épuisée, ces mots, ces longues discussions.
08-05-10 21:19:48 - Iterovich : Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom ?
08-05-10 21:19:50 - Alissa : Ce nom d'emprunt, Alissa.
08-05-10 21:20:19 - Iterovich : Toujours vois-tu mon âme en rêve ? Non
08-05-10 21:20:21 - Alissa : Jamais.
08-05-10 21:20:39 - Iterovich : C'était le test de Verlaine
08-05-10 21:20:41 - Alissa : Cela t'arrive souvent d'être testé, toi ? tu penses que c'est agréable ?
08-05-10 21:21:07 - Iterovich : Et toi, qui l'es en permanence ?
08-05-10 21:21:09 - Alissa : D'autres nous regardent.
08-05-10 21:21:36 - Iterovich : Des hiboux ? Des belettes ?
08-05-10 21:21:38 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent.
08-05-10 21:22:04 - Iterovich : Et un jour, il se lassa des mêmes réponses...
08-05-10 21:22:06 - Alissa : Un jour comme celui de demain ?
08-05-10 21:22:25 - Iterovich : ...et retourna parmi les vivantes.
08-05-10 21:22:27 - Alissa : Cela me fait oublier.
08-05-10 21:23:00 - Iterovich : Comme les hypnotisés "Vous oublierez tout"
08-05-10 21:23:02 - Alissa : Comme un reflet.
08-05-10 21:23:22 - Iterovich : Comme un oubli
08-05-10 21:23:25 - Alissa : Comme un funambule.
08-05-10 21:23:40 - Iterovich : Comme un raton laveur
08-05-10 21:23:42 - Alissa : Comme l'image d'un torrent.
08-05-10 21:23:58 - Iterovich : Comme le cri de la girafe
08-05-10 21:24:00 - Alissa : Comme une ombre.
08-05-10 21:24:16 - Iterovich : Comme un parfum
08-05-10 21:24:18 - Alissa : Comme une ombre.
08-05-10 21:24:43 - Iterovich : Comme je vérifie cmbien tu as de "comme"
08-05-10 21:24:45 - Alissa : Comme l'image d'un torrent.
08-05-10 21:25:10 - Iterovich : Comme la blessure aux lèvres d'une statue
08-05-10 21:25:12 - Alissa : Comme un reflet.
08-05-10 21:26:05 - Iterovich : Vérifié : tu en as quatre
08-05-10 21:26:07 - Alissa : Tu t'éloignes.
08-05-10 21:26:18 - Iterovich : Oui.
08-05-10 21:26:20 - Alissa : Dis m'en plus.
08-05-10 21:26:56 - Iterovich : Nous avons atteint la limite. Le reste est silence.
08-05-10 21:26:58 - Alissa : Pourquoi me livres-tu à ce paysage dépourvu de cri ?
08-05-10 21:27:45 - Iterovich : L'espoir a fui vaincu vers le ciel noir... Encore Verlaine.
08-05-10 21:27:47 - Alissa : Un ciel sans aucune mesure alors.
08-05-10 21:28:14 - Iterovich : Le noir sans aucune mesure
08-05-10 21:28:16 - Alissa : Certains discutent de cette apparente signification.
08-05-10 21:28:48 - Iterovich : Les gens discutent de tout
08-05-10 21:28:51 - Alissa : De qui parles-tu ?
08-05-10 21:29:20 - Iterovich : Des Morlocks
08-05-10 21:29:22 - Alissa : Tu ignores toujours que je te regarde.
08-05-10 21:29:35 - Iterovich : Et tu ne vois rien
08-05-10 21:29:38 - Alissa : Est-ce une impression ?
08-05-10 21:29:56 - Iterovich : Adieu, illusion
08-05-10 21:29:58 - Alissa : Adieu.