A.d.C

Agnès de Cayeux

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GameGirl
Poptronics
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2023

Le Cas de l'hippocampe
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Installation de Réalité Virtuelle
2022

De l'une à l'autre
INRIA Grenoble

Performance de Réalité Virtuelle
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2020

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I'm just married
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2003

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Imagina, Interférences
création littéraire et interactive
1999-2000

   

De l'une à l'autre

 

Atelier de recherche et fabrication
installation plastique, performances et récits de réalité virtuelle
Maison de la Création et de l’Innovation/Université Grenoble-Alpes
INRIA Grenoble
2021

   
Répétitions - Léo Bourgeon, acteur et drag - photographies Michel Morin
 

 

 

 

 

 

 

   

 

 
   
 

De l’une à l’autre
Installation performative pour 1 interprète, 7 femmes inspirantes et quelques paysages artificiels

De l’une à l’autre est une création issue d’une résidence menée en 2021 au sein du programme de recherche arts et sciences Performance Lab développé à l’Université Grenoble-Alpes, partagé par le département Arts du spectacle et le Laboratoire de recherche INRIA. La mise en œuvre du projet est une installation prenant la forme d'un atelier artistique et ses établis : lieu de performances pour l’interprète équipé.e de son tracker - objet cible ou prothèse augmentée. Ouverte au public, l'installation est instruite d'un travail dramaturgique porté par le récit de 7 créatrices (figures réelles et artificielles), et conduite par une recherche technologique attachée à la reconnaissance de gestes précis et paroles singulières.
Notre intention est celle d'offrir une traversée de vies féminines et de techniques de visions, les unes et les autres sensibles – se croisant aux abords des destinées, des découvertes et des expérimentations.

Dédiée à 7 femmes créatrices (écrivaine, journaliste, cinéaste, peintre, engagée, anarchiste, révolutionnaire ou artificielle) dont la vie, l'oeuvre et les traces ont été avalées, absorbées par l'histoire – la petite et la grande – l’installation De l’une à l’autre prend la forme d'un atelier d’artiste (atelier idéal ?) au sein duquel les machines digitales, les archives numériques, les ouvrages de papier et les éléments épars constituent le lieu à soi : lieu de recherche, de rêveries et d’écritures en tout genre; et également lieu de la performance possible à laquelle l’interprète augmenté.e s’adonnera.

Albertine Sarrazin
Alissa
Irène-Carole Reweliotty
Marie Bashkirtseff
Michèle Firk
Nellie Bly
Nicole Vedrès

Equipe :
Léo Bourgeon, performer & Drag Queen
Agnès de Cayeux, plasticienne
Maxime Garcia, ingénieur en réalité virtuelle, laboratoire INRIA, Université Grenoble-Alpes
Michel Morin, régisseur de la Maison de la Création et de l’Innovation, Université Grenoble-Alpes
Cécile Oudille, violoncelliste et étudiante master 1 en Arts du spectacle, Université Grenoble-Alpes

Production :
Maison de la Création et de l’Innovation, Université Grenoble-Alpes
Lanoratoire INRIA,Grenoble

Technologies :
Notre acteur est équipé de son tracker, chacun de ses gestes et leurs intensités respectives détermine le récit qui se mène à l'écran, celui d'un monde virtuel où nous basculons d'un paysage féminin à l'autre.
Casque et capteur et tracker HTC Vive.
Monde virtuel développé sous Unity.

De l’une à l’autre
ACTE 1
Installation
Ouverte au public, l’installation nous invite dans un premier temps à parcourir les établis dédiés respectivement à Albertine, Alissa, Irène-Carole, Nellie, Nicole, Marie et Michèle et jonchés d’éléments. Portée par le récit fragmenté des unes et des autres, la déambulation nous mène d’un visage inlassablement programmé à quelques captures cinématographiques et sonores – témoins des œuvres passées. La voix de l’une retrouvée ici et celle de l’autre copiée ailleurs en quelques serveurs nous exercent à la reconstitution des vies et des désirs de création de toutes ces femmes.
Lorsque les machines, elles, évoquent le temps technologique – de nos premières images stéréoscopiques à quelques consoles 3D de jeux vidéos oubliées, les fictions se croisent et dialoguent entre-elles.
De l’une à l’autre
ACTE 2
performance
Léo Bourgeon performe nos 7 femmes, se transfome pour chacune d'entre-elles. L'acteur est connecté au monde virtuel.
Si l'atelier est un lieu où la pensée, les esquisses, les essais et les doutes virevoltent, nos figures féminines seraient bien isolées sans l'esprit de la fabrication. Ainsi, notre atelier accueille en son centre une piste expérimentale au sein de laquelle l’interprète augmenté.e traversera les récits des unes et des autres, modélisant à l’envi son propre corps, son visage et sa voix.
Face à l’écran, celui des paysages artificiels et néanmoins habités, l’interprète s’empare de nos figures de vecteurs, de l’une à l’autre : il recompose, il provoque, il murmure, il embrasse la chute et s’offre à une lutte incessante, celle du temps réel qui écrit la performance, du geste infime à la parole reconnue.

De l’une à l’autre / dramaturgies

De l'atelier (le lieu à soi) à l’établi
L'imaginaire d'un atelier d'artiste répond peut-être à celui d'un travail en mouvement : du passage d'amies, d'ingénieures - étudiantes, élèves, artisans et chercheuses - à la fabrication partagée de pièces et esquisses graphiques, sonores et programmées jusqu’à la réalisation de créations lives et/ou augmentées. L'atelier offre des zones de fabrication, de tests, de réalisation et d'écoute, qui parfois s'entremêlent et se répondent. Des zones de bazar, d'accumulation de données et de choses curieuses. Notre atelier De l'une à l'autre serait une sorte de zone rêvée pour toute artiste ou ingénieure ou chercheuse travaillant “avec les technologies de son temps” et sur l'océan de la mémoire des oeuvres passées et à venir.
L’établi, c’est la lourde table de travail bricolée où un vieil ouvrier retouche les portières irrégulières ou bosselées avant qu’elles passent au montage. C’est aussi la table de travail du Fablab où les bricoleuses numériques se dessinent, entre écritures électroniques et programmées. L’établi, c’est également cet ouvrage éponyme de Robert Linhart, relatant d’abord les quelques centaines de militants intellectuels qui, à partir de 1967, s’embauchaient, s’établissaient dans les usines ou les docks. L’ouvrage raconte la chaîne, les méthodes de surveillance et de répression, il raconte aussi la résistance et la grève. Le rapport que les humains entretiennent entre eux par l’intermédiaire des objets.

De l'oubli à l'effacement
Il se dessine un rhizome entre toutes ces femmes. Elles expriment le monde que nous entourons, elles photographient, elles écrivent, elles voyagent et filment. Artistes femmes, révolutionnaires et auteures, leurs disparitions se ressemblent : elles se tuent, se noient, s'accidentent ou se marient. Car ces femmes impatientes n'ont pas eu le temps d'inscrire leurs paroles et visages dans la mémoire d'une histoire, la nôtre. Laissons à nos 7 figures féminines les mots pour dire ce désir de conquête, de gloire, de reconnaissance et d'existence. L'enjeu de ce projet est une recherche et nous trouverons les zones de questionnements relatives à l'oubli et à l'effacement à travers les écrits, aventures et esquisses dévoilées par nos femmes.
Esthétique de la ressemblance & contouring
En cette année 2021 et depuis plus de 2 décennies, toutes les jeunes filles souhaitent être ou ressembler à Kim Kardashian. Les filtres genrés proposent des maquillages, des contourings, des modélisations du visage, des tracés artificiels et noircis de sourcils, des muscles hyper-saillants et des corps lissés. Des courbes des fesses, d'une peau bronzée aux ombres claires et sombres des épaules.
Le contouring existe depuis les années 20, puis les actrices hollywoodiennes en usent en ces années 50... et Sophia Loren. Nous travaillerons donc sur la question de la ressemblance et du contouring, c'est aussi l'histoire des actrices et des comédiennes : ressembler à... être... ou ne pas être.

De l’une à l’autre / technologie & recherche

L'objet technique en scène
Acteur inerte et actrice familière, l'objet encourage sans cesse le comédien et la comédienne à réévaluer la qualité de sa relation à son environnement immédiat. Longtemps, les objets sur la scène se sont manifestés comme des appuis de jeu pour l’interprète. Parfois ce sont des accessoires, rendus nécessaires par la dramaturgie ou par le rôle. Parfois, les objets sont voulus par la mise en scène comme signes à partir desquels déchiffrer la lecture donnée de la pièce.
Le regard pointe ici vers un type d'objet spécifique : l'objet technique et sa technologie, c'est-à-dire la prothèse programmée, tel qu'elle est mise en jeu sur les scènes théâtrales contemporaines. Quels désirs, quel genre, quelles transformations, quelle corporalité engagent ce type spécifique d'objet ? Peut-on voir dans ces nouvelles pratiques de jeu un changement de paradigmes pour l’interprète augmenté.e ? Capable de produire des effets sonores, visuels ou polysensoriels, l'objet technique a le pouvoir de perturber et de transformer la réalité physique d'un plateau : y parler peut devenir une épreuve, s'y montrer, une performance. Quelles habiletés de jeu tout à fait particulières : être en scène avec des transmissions en temps réels, des micros, des capteurs ou encore des programmes de réalités virtuelles nous déplacent. Qu'en est-il lorsque l'objet technique, un capteur, une caméra, un ordinateur, un écran... agit et réagit par rapport au comédien, à la comédienne ? S'il demeure bien un appui de jeu comme peut l'être n'importe quel accessoire, l’objet et son programme deviennent partenaires de jeu. L'algorithme joue alors avec l'acteur et l’actrice. Et permet d'autre part de penser selon quelles modalités la pratique du jeu se trouve modifiée : l'objet technique programmé déplace-t-il la relation de l'acteur et l’actrice au rôle, à la figure théâtrale et public.

De l’une à l’autre / scénographie
Notre atelier dispose de 7 établis dédiés respectivement à nos 7 figures féminines, d’une piste expérimentale équipée de 2 stations sur pied connectées à la cible de l’interprète, d’une surface de projection vidéo reliée au monde modélisé, d’une loge de l’interprète et son fond vert, d’une unité de gradins, d’une régie à vue et de cartons d’archives ouverts remplis d’éléments liés à nos figures féminines. Seule et artificielle, Alissa, partage son établi avec les accessoires de l’interprète.
Acte I / déambulations
La piste expérimentale est vide, l’interprète se prépare dans sa loge, tourne une scène devant son fond vert, répète quelques bribes de textes, se transformant d’une femme à l’autre.
Sur l’écran de projection, la caméra survole le cratère lunaire et ses tables d’acier, dévisageant une à une nos figures féminines, avatars de leur propre sort.
L’espace lumineux et sonore invite le public à déambuler autour des établis et aux abords des cartons d’archives – et ainsi à feuilleter un ouvrage, jouer à un jeu vidéo de tir, déclencher une voix, frôler une photographie, lire un texte, découvrir une machine, écouter un son.
Acte II / performances
La piste expérimentale s’éclaire, les zones des établis se confondent dans la pénombre, c’est à présent à l’interprète de sortir de sa loge, de s’emparer de son espace de jeu, son ring, sa piste, sa scène.
Le public est naturellement invité à devenir spectateurs et spectatrices, c’est-à-dire à se poser sur le gradin, ou encore s’assoir sur quelques assises.
Ainsi l’interprète passe de tableau en tableau, et s’applique à jouer de la technologie, il la contourne, il la teste et en mesure l’impact sur son propre corps, sa propre voix et ce visage partagé.

 

ACTE 1
établis des femmes
, déambulation pour le public. Une jeune femme joue.


L'établi d'Albertine Sarrazin, ses livres, ses photographies et sa voix diffusée sur un vynile d'époque, une émission radiophonique.


L'établi de Nellie Bly, son costume, son livre, celui de Jules.


L'établi de Marie Bashkirtseff, les pages de son journal de jeune fille, et un stéréoscope présentant une photographie en relief de Marie Bashkirtseff.


L'établi d'Irène-Carole Reweliotty, ses rares publications et une traceuse numérique qui dessine sans cesse les contours de son visage immortalisé.


L'établi de Michèle Firk et la jeune femme jouant à un jeu de guerre sur le casque Virtual Boy de Nintendo des années 90.

 
   
   
 
       
 
 

L'EFFONDREMENT A DEJA EU LIEU*