A.d.C

 

 

Agnès de Cayeux

travaux/works
publications
textes
parcours

 

 

à quoi tu joues ? - Installation
janvier-février 2016
La Galeru, Fontenay-sous-Bois

Greenland Connect- Installation
2015 mai
in Global Snapshot (exposition)
La Panacée, Montpellier

Vu du ciel - Commissariat Exposition
2015 octobre-décembre
accès)s( octobre-décembre 2015
Centre d'art du Bel Ordinaire, Pau

 

DIALECTOR
programme i.e.
de Chris Marker
Quelques éclairages ici.
et le site de réactivation là

   

Greenland Connect

 

La Panacée
Installation
2015
CNAP
Journal
2014
Résidence Hors les Murs Institut Français au Groenland
2011

 

 

   

 

 

 

Parce que dans nos esprits le Groenland nous paraissait le seul et unique territoire inabordable, parce que les interminables récits de l’aïeul exemplaire nous donnaient une image lointaine et inespérée de cette île qui n’est pas une île, parce que les chemins aériens et les livres qui nous permettaient de traverser la Terre et de rêver à quelques dépays ont été supplantés par Maître Google, nous livrant à l’envi cette Terre vue du ciel, image plate et déformée, j’imaginais qu’un jour le chemin le plus court nous permettant de nous affranchir de ce Groenland-image, serait celui de s’y rendre simplement, celui de regarder notre globe par en bas. Il a donc fallu se débarrasser de cette vision appauvrie et dégradante de l’Inuit alcoolique et assassin de phoques, de l’Inuit suicidaire et épris de quelques rituels ancestraux. Poser le pied sur le tarmac de l’aéroport de Nuuk, capitale de cette province du Danemark, prendre le bus de la ligne 3 et se rendre au centre-ville situé à 4 kilomètres du lieu de l’atterrissage suffit à balayer chacun des préjugés attaché à cette carte du monde ancien, celle de régions stériles et glacées qui hantait nos esprits. Le monde change de perspective, les planisphères futurs nous laissent deviner cette île danoise s’élever en continent, s'enrichir de ressources inattendues, tandis que ce sera à notre tour, vieille Europe, d’être aplatie d’une vision froide et déformée.

   
   
   

 

         

LA PANACEE, Centre de Culture Contemporaine
exposition GLOBAL SNAPSHOT

15/05/15 - 24/05/15
Instantanés d’un paysage de l’information
Commissaire de la manifestation : Franck Bauchard

Greenland Connect
Installation multimedia conception Agnès de Cayeux
assistant Sacha Notey-Pedezert
Résidence Villa Médicis Hors les Murs, Institut Français, Groenland – 2011



 

 

GROËNLAND-IMAGE
Journal
Avec l'aide du CNAP

>>> LIEN CONTENU JOURNAL

     

 

 

GROËNLAND-REPÉRAGES
RESIDENCE VILLA MEDICIS HORS LES MURS, GROENLAND
JUILLET ET AOUT 2011

REPERAGES (BLOG)
www.agnesdecayeux.fr/monblog


La résidence menée au Groenland a été portée par le présupposé suivant :
Dans 20 années, nos dernières banquises auront disparu.
Dans 20 années, l'industrie de l'Internet consommera autant d'énergie que celle que nous consommons aujourd'hui sur la terre entière.

(…)
Ce que la machine et la science-fiction ne savent pas, c'est que nous nous sommes éloignés d'elles en toute simplicité. « Il s'agirait simplement de chercher à conserver ce qui intéresse la conscience » écrivait Bioy Casares dans sa visionnaire Invention de Morel. Ce qu'elles ont ignoré également, c'est que nous nous serions naturellement octroyés une seconde vie, ici et à distance, en quelques hétérotopies, sur Novland ou ailleurs. Et d'ailleurs, l'écrivain (lequel ?) débutait son roman préfacé en 1940 par Borges ainsi : « Aujourd'hui, sur cette île, s'est produit un miracle ».
Nous avons délaissé nos premières vies simplement. Nous nous sommes reposés en ces îles. Nous avons produit des miracles. Nous avons pris des corps dissonants, nous nous sommes dessinés à l'envi, nous avons joué du genre, passant de l'un vers l'autre jusqu'à celui qu'il reste à deviner. Nous avons aimé à en mourir. Nous avons joui des mots et de leurs modélisations extrêmes. Nous nous sommes réellement attachés au pouvoir de cette seconde vie, cet autre corps vivant. Avatar mon amour. J'ai pris les photographies d'un cimetière sans nouvelle mort. Je sais qu'il existe. Je n'ai rien inventé. J'ai été elle et moi à la fois. Et d'ailleurs, ce voyage, je peux le raconter si je veux, car j'étais avec eux tout le temps. Je ne me suis pas perdue seule, nous étions des milliers, des millions, la terre entière, à écrire nos propres vies sans repos, nos douleurs captives, nos failles à venir. Je peux le raconter, nous étions à nouveau ensemble sur cette île. Sans moi. Et le temps, le temps s'est découlé à son propre rythme, celui du désir de l'autre, de l'étranger, du corps pensé. Car la machine et la science-fiction avaient oublié que nous avons pensé la possibilité d'un autre moi, toi et les autres. Que nous avions fabriqué nos moindres faits et gestes et émotions, inventeurs de nouvelles perceptions. Que nous nous reconnaitrons au delà des signes établis. Je suis Rachel, je suis Agatha, je suis Roxanne et la Fiancée de F. Je suis elle et toi à la fois. Je n'oublie pas, je n'oublie rien. Mon corps n'est plus, je suis Vishnu et mes avatars se succèdent, se vivent et se subliment pour quelques durées et fonctions très paramétrées et réfléchies. Je sais qui je suis, je connais mon algorithme et je mourrai de perdre le souvenir des mes uns et mes autres, gémellaires et advenus à la fois, advenus de mon propre corps, de ma propre pensée ou la tienne, de notre inconsistance également. Je regarde l'agonie de cette première vie. Je te regarde. Je sais bien que la théorie freudienne est à foutre en l'air. Enfin. C'est déjà cela de gagné.
Help me. please. Help me.
(…) AdC







 


 
 
       

L'EFFONDREMENT A DEJA EU LIEU*