A.d.C

 

 

Agnès de Cayeux

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à quoi tu joues ? - Installation
janvier-février 2016
La Galeru, Fontenay-sous-Bois

Greenland Connect- Installation
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La Panacée, Montpellier

Vu du ciel - Commissariat Exposition
2015 octobre-décembre
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Centre d'art du Bel Ordinaire, Pau

 

DIALECTOR
programme i.e.
de Chris Marker
Quelques éclairages ici.
et le site de réactivation là

   

Level 7 INTIME

 

Centre Pompidou/Festival Hors Pistes
avec l'aide à l'écriture de la SCAM

2006-2007

 
         
   

>>> VISIONNAGE DU FILM LEVEL 7

présenté au Festival Hors Pistes, 8 octobre 2006 au Centre Pompidou

   
   
   
   

Le film expérimental a été réalisé avec un "téléphone mobile 3G" Nokia N95 prêté par la firme SFR et doté d'une caméra 5 Mpixels sorti en 2006.
(L’iPhone 1, sorti en 2007 est doté d’une caméra arrière de 2 mégapixels qui a une mise au point fixe.)

7x2minutes + 12 secondes
images et voix : agnès de cayeux

   
           


 

 

 
 
           

La circulation des images numériques
Rencontre avec Agnès de Cayeux et Bernard Stiegler

Centre pompidou à l'occasion du Festival Pocket Films et la diffusion du film Level7
8 octobre 2006

Ce que je ne sais pas
Quant à la circulation des images

J'aime regarder les images circuler. Je perçois les pratiques actuelles sur les réseaux comme la préfiguration intelligente et sensible de notre propre évolution. Ce geste banal. Celui de l'amateur précisément qui dépose peu à peu la syntaxe relationnelle à venir - sociale et identitaire.

Nous devons habiter ces zones du réel et nous devons en activer les mouvements d'oscillations. Nous avons la chance de pouvoir vivre cette mutation. Nous devons regarder TF1 comme Chloé Delaume, nous devons traverser ces réseaux comme nos propres territoires réels, si réels. Nous ne pouvons pas aujourd'hui nous abstraire de ceux-ci. Nous menons un combat singulier : celui d'affirmer le fait que nous n'y comprenons rien.

Lorsqu'à partir de cette année 1996, je commence à habiter les réseaux, j'observe et plus précisément sur les chambres de rencontres vidéo-chat, j'observe donc l'autre, l'amateur et note minutieusement ses pratiques. Je mène des expériences avec lui, je suis lui et moi. Et je vois l'autre dans ce geste banal s'emparer des outils et les détourner de leurs fonctionnalités, inventer une grammaire relationnelle, un jeu identitaire, des règles, des fondements, que sais-je ? Je le regarde se définir peu à peu dans ce territoire mouvant comme un être mutant. Ces amateurs-là expriment leurs devenirs, leur mutation - la nôtre - leur manière d'exister ailleurs socialement et intimement. Leur manière d'être lui et lui et moi et tous les autres . Et ceci librement.

Puis, il y a eu ce phénomène des blogs, de cette manière de s'exposer, de se mettre en scène, de se donner à voir, à lire, de cette exhibition radicale des corps et des mots. Un autre jeu identitaire. Une autre circulation des images que j'aime à regarder mais qui me lasse parfois, car je la trouve très narcissique et éloignée des enjeux de ce territoire des réseaux.

Et depuis peu, ces plates-formes comme youtube ou myspace. De cette circulation à outrance des images.

Je ne me lasse pas d'observer certains de leurs acteurs dans ce geste précis du désir de soi et lui et moi. Cette envie-là de l'accessibilité de l'autre à soi me touche parce que je la crois libre. J'espère qu'il s'agit ici d'un instant possible d'expression de soi et moi et lui qui participe de la compréhension de notre nouvelle identité dans ces zones du réel.

Sur ces plates-formes et quant à ce second geste qui consiste à numériser, stocker et proposer à tous et librement des émissions, des discours politiques, des concerts, je le vois comme le geste d'un collectionneur, d'un adolescent, d'une personne engagée souhaitant partager une une obsession, une conviction, une précision. Cet accès libre à l'information me plaît à outrance.

Quant à l'intrusion de channels de publicité sur ces plates-formes pour la vente du premier album de cette jeune starlette Paris Hilton, par exemple, je ne m'y intéresse pas, Cette proposition est outrageusement criante, je ne l'aime pas.

Et puis ce phénomène nommé happy slapping, tant et tant médiatisé. Mais dont il faut parler à outrance sans doute. J'y perçois l'expression d'une grande maîtrise des outils et de la connaissance précise des réseaux par nos gosses. D'un réseau à un autre librement.

Mais il y a ce truc qui m'effraie et que je n'aime pas : la non-circulation des images, des médias. La normalisation des canaux de diffusion des « contenus ». Ces infrastructures naissantes qui opéreront sur un très haut débit, notre future Ville 3.0 ? là où nous ne pourrons plus habiter moi, toi et tous les autres.

Agnès de Cayeux - octobre 2006

   
           
L'EFFONDREMENT A DEJA EU LIEU*